CONDUIRE UNE VOITURE (DE MAMIE) AU JAPON

Si vous décidez de voyager au Japon en touriste, vous n'aurez probablement pas besoin de vous déplacer en voiture. Tous les sites touristiques et les grandes comme les petites villes sont très bien desservies par les transports en commun, en particulier par le réseau ferré. Toutefois, si comme moi vous pensez rester quelques mois et que vous avez choisi un lieu de résidence un peu hors des circuits touristiques, il est évident que vous devrez vous procurer une voiture.

Mémé-chan nous emmène partout à Shikoku, même aux sommets des montagnes !

Pour conduire au Japon, il n'y a pas de consignes particulières, mais vous devez tout de même faire traduire votre permis de conduire avant de prendre le volant. Cette opération n'est pas très complexe mais elle est nécessaire : pas question de conduire sans ce document ! Pour l'obtenir, il vous faut vous rendre dans l'un des bureaux de la JAF (Japan Automobile Federation). Il en existe dans toutes les grandes villes du Japon et n'importe laquelle fera l'affaire. Auparavant, on pouvait faire la demande depuis la France mais ce service n'est plus disponible.

Voici le logo de la JAF (Japan Automobile Federation).

Le bâtiment est austère mais ce n'est pas surprenant, nous ne sommes pas à Disneyland ici !

C'est ici que vous devez vous rendre pour la demande de traduction du permis de conduire.

Il faut se présenter au comptoir et faire la demande de traduction du permis de conduire, rien de compliqué. Je me suis fait aider mais je pense que dans les agences de Tokyo ou Osaka, le personnel, habitué aux étrangers, doit parler un anglais suffisamment compréhensible.

Les agents de la JAF sont serviables et dévoués : tout se passe très simplement.

On va vous demander l'original de votre permis de conduire et votre passeport, pour faire quelques vérifications d'usage mais surtout pour vous donner les documents à remplir dans votre langue d'origine.

L'opération représente pour le demandeur un coût de 3000 Yens.

Les documents sont en français.

La marche à suivre est expliquée de façon claire, rien de très compliqué.

Une fois que tout est dûment rempli (les approximations ne sont pas tolérées, on est au Japon tout de même !), on vous demande la somme de 3000 Yens et de repasser deux heures plus tard. Les agences ferment tôt, donc ne vous pointez pas à 17 heures ! En attendant, vous pouvez aller faire un tour au combini du coin ou vous prendre un petit encas dans un famires.

Lorsque vous revenez, on vous remet une enveloppe avec la traduction sous forme d'un simple papier. Ne le perdez pas, c'est ce qui fait office de permis de conduire officiel tant que vous êtes sur le territoire nippon. Ce document est valable un an à compter de votre entrée au Japon. Pour obtenir une validité plus longue, il semblerait que des possibilités soient offertes mais je n'en suis pas sûr, je suis justement en train de me renseigner à ce sujet.

Voilà le contenu de l'enveloppe que l'on reçoit.

Les documents sont officiels, ils vous serviront en cas de contrôle de police notamment.

Voici ce qui fait office de permis de conduire le temps de votre séjour.

Les informations sont traduites en français, c'est très pratique.

L'idéal est de garder ces documents en permanence dans la voiture lorsque vous circulez.

Vous pouvez maintenant acheter ou louer un véhicule. C'est une étape que je détaillerais peut-être plus tard, mais cette fois, ce n'est pas moi qui m'en suis occupé donc je ne sais pas trop comment ça se passe réellement. Il existe des tas d'agences de location de véhicules au Japon, nous avons juste choisi la moins chère et celle qui proposait des formules de location longue durée. Je ne sais pas si c'est le cas dans toutes les agences, mais aucune caution ne nous à été demandée.

Le représentant de cette agence de location est un ancien boxeur professionnel !

Pour remplir les documents dans cette agence d'Okayama, mieux vaut être accompagné par une personne de nationalité Japonaise.

Des bouteilles d'alcool trainent sur le comptoir... C'est un peu surprenant dans une agence de location de voitures !

Si tout s'est bien passé, vous repartez comme nous avec une voiture et vous êtes prêts à sillonner les belles routes du pays ! Dans notre cas, c'est une auto très "utilitaire" dont nous avions besoin, pour les trajets courts et quotidiens, donc nous avons logiquement choisi une K-car (ou keijidousha). Attention les yeux, voici donc notre Mitsubishi MR Wagon de compétition ! Nous l'appelons affectueusement Mémé-chan parce c'est un modèle qui est typiquement conduit pas les mamies : on n'en voit jamais ailleurs que sur les parkings de supermarché !

Voici la passe-partout Mitsubishi MR Wagon !

la Mitsubishi MR Wagon se classe dans la catégorie des K-Car.

La MR Wagon est une voiture plébiscitée pour les petits déplacements.

Le constructeur Suzuki est très présent au Japon, bien plus qu'en France.

La plaque à fond jaune et marquages noirs est distinctive des K-car.

La carrosserie est un peu piquée par la rouille par endroits.

Les pneus arrières sont encore corrects, mais ceux de l'avant sont complètement rincés !

Pour une raison inconnue, les jantes d'origine ont été remplacées par des modèles Bridgestone.

Le caractère en Hiragana de la plaque d'immatriculation indique que c'est un véhicule de location.

Avec son petit gabarit, Mémé-chan passe partout, même dans les rues les plus étroites !

L'intérieur est austère mais les matériaux sont de qualité satisfaisante.

La décoration intérieure est tout à fait celle d'une voiture de grand-mère !

On ne partirait pas à Hokkaido avec, mais voyager avec Mémé-chan est assez confortable.

L'habitacle sent un peu le vieux mais reste très propre.

Notez la présence de tapis de sol épais et d'un prestigieux accoudoir.

Une fois les sièges rabattus, le volume de chargement est assez conséquent.

Comme la majorité des voitures au Japon, la transmission est automatique.

Sont design désuet et peu original fait de Mémé-chan une voiture discrète.

Malgré la faible puissance de son moteur, pas de problème pour gravir les cols de montagnes !

La voiture permet de visiter des endroits inaccessibles par les transports en commun.

Pas question de dévaler les routes de cols façon Initial D, on reste prudent, surtout sur les freins !

Mémé-chan roule très bien, consomme peu et n'est pas si déplaisante à conduire, donc nous sommes très content. D'ici quelques temps, nous réfléchirons à un achat de voiture, mais pour le moment elle fait très bien l'affaire.

En ce qui concerne la conduite, j'avoue que j'étais un peu anxieux, n'aillant jamais pris le volant d'une voiture à conduite à droite sur des routes où l'on roule à gauche. Mais en fin de compte, je m'y suis habitué immédiatement, c'est très facile (peut-être que c'est plus naturel pour les gauchers comme moi). Le code de la route n'est pas très différent du nôtre, les panneaux sont aussi presque tous identiques ou assez clairs pour être compris par tous. On notera néanmoins les quelques petites différences suivantes :

Au Japon, il n'y a pas de priorité. A chaque carrefour, il y a soit un feu, soit un stop. Dans la pratique, il y a quelques fois des croisements qui n'indiquent rien, mais c'est surtout vrai dans les campagnes profondes sur les toutes petites routes. Les feux rouges n'ont rien de très différents des nôtres, mais les stops sont signalés par un panneau triangulaire et non hexagonal.

Grâce au marquage au sol bien visible, impossible de manquer le stop.

Le panneau de stop est de forme triangulaire.

Aussi, il n'y a aucun rond-point ou carrefour giratoire sur l'archipel (à une exception près). Du coup, à chaque croisement, on s'avance jusqu'à une marque au sol et on patiente jusqu'à ce que plus aucun véhicule ne risque de croiser votre route avant de passer. C'est simple comme bonjour.

Le marquage au centre de la route permet de repérer l'endroit où l'on doit stationner pour patienter.

 Circuler en centre ville est simplifié par les nombreux marquages au sol, c'est très clair.

Par contre, ce qui est plus dérangeant de par ce manque de ronds-point, c'est qu'il est difficile d'accéder aux magasins sur les grands axes parce qu'on ne peut pas faire facilement demi-tour pour aller sur la voie opposée. Il faut alors ruser en utilisant les petites rues adjacentes ou entrer sur un parking dans un sens pour repartir de l'autre. Bon, la plupart des gens coupent sans retenue le marquage central, mais ce n'est tout de même pas une pratique conseillée !

 Configuration rectiligne typique d'une grande avenue commerçante d'une ville Japonaise.

Autre chose, pour m'as part qu'il m'arrive souvent d'oublier, c'est qu'on doit marquer l'arrêt avant un passage à niveau.

On doit marquer un arrêt à chaque intersection avec la voie ferrée.

Il y a une pratique très énervante, que j'avais déjà observé souvent dans le Kansai, qui consiste à se stationner en double file de façon soudaine et sur des routes parfois très fréquentées : quel toupet ! Cela occasionne accidents et bouchons, mais cela n'empêche pas de nombreux automobilistes de le faire très souvent. Il m'est arrivé une fois qu'une mamie se parque tout d'un coup devant moi sur une grande route pour répondre à son téléphone ! Aussi, beaucoup d'automobilistes n'hésitent pas à doubler sans raison apparente par la gauche, il faut être très méfiant. Il faut également être très attentifs aux cyclistes qui roulent sur les trottoirs et aux motards qui ne se faufilent pas entre les voitures par l'espace au milieu de la voie mais par la gauche. Ici plus qu'ailleurs, il faut toujours avoir un oeil sur les rétroviseurs.

Stationner de cette façon gêne considérablement la circulation.

Il y a un réflexe à prendre, c'est d'utiliser les miroirs disposés aux carrefours ou dans les virages sans visibilité. C'est très pratique, voir indispensable dans les petites rues, pour éviter les voitures mais aussi les piétons et cyclistes.

Les miroirs sont très pratiques, il est conseillé de vite prendre le réflexe de les utiliser.

 Enfin, notons que les limitations de vitesse sont très strictes. Beaucoup de routes du réseau secondaire sont limitées à 50 km/h alors qu'en France, elle le serait à 90 (et donc 80 maintenant). Même chose pour les autoroutes où vous ne serez absolument jamais autorisé à rouler à 130 km/h comme dans l'hexagone. C'est une bonne chose, car beaucoup de voies rapides ici traversent les montagnes et leur tracé est assez sinueux. Toutefois, sur certaines portions longues et linéaires, le temps parait bien long à vitesse réduite !

Pour finir et avant de vous souhaitez bonne route, je me permets de vous encourager, si le sujet vous intéresse et que vous avez l'ambitieuse idée d'utiliser votre propre auto au Japon, à visionner la vidéo très bien documentée de Papot's Garage ci-dessous (en deux parties) :



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