UCHIWA KOBO TAKE : FABRIQUER UN EVENTAIL

On va tenter de rattraper l'immense retard accumulé sur le blog depuis l'été dernier en commençant par ce récit de notre participation à un sympathique workshop qui propose de fabriquer soi-même un éventail de façon traditionnelle. Pour se faire, nous nous sommes rendus à Marugame et plus précisément dans l'enceinte du château qui domine cette ville célèbre justement pour son importante production d'uchiwa (éventail). Nous sommes arrivés un peu en retard et du coup, nous n'avons pas pu visiter le château. En vérité, c'est la flemme de gravir la colline sous une chaleur écrasante qui nous en a plutôt dissuadé. Ce n'est que partie remise, peut-être au printemps quand les températures seront plus clémentes sans compter que l'on pourra profiter de la floraison des cerisiers à ce moment-là.

Dès notre arrivée à l'Uchiwa Kobo Take, nous sommes pris en charge par les artisans qui seront nos professeurs d'un jour. Ce sont de joviaux papis et mamies tout à fait sympathiques et fiers de pouvoir partager leur savoir-faire auprès des touristes.


Marugame est une ville de taille relativement importante mais où il règne une certaine sérénité.

Le château mérite une visite approfondie que nous feront ultérieurement.

Le parc est aussi très agréable pour la balade.

Les carpes se mangent presque entre-elles !

Marugame est une ville reconnue pour la fabrication d'éventail.

L'entrée du château se fait par ce massif portail de bois.

Visiter le château de Marugame donne l'illusion de voyager dans le passé.

L'atelier est situé au cœur du parc du château.

L'animation est ouverte sur réservation de 10h à 16h30.

L'atelier est climatisé et équipé de toilettes.

Les maîtres-artisans vous accueillent dans la bonne humeur.

Voici l'espace de travail.

On travaille assis sur de confortables coussins disposés sur des tatamis.

Des règles sont à dispositions, mais tout ce fait à l'œil !

L'outillage est fabriqué sur-mesure pour l'atelier.

La première phase de la fabrication consiste à façonner l'ossature de l'éventail constitué d'une tige de bambou. On utilise une machine qui permet de diviser manuellement la fibre du bois. Cette étape n'est pas très difficile sauf si vous êtes gaucher comme moi. C'était un peu le massacre mais je m'en suis tout de même sorti. Ensuite, on doit "tordre" le bambou jusqu'au nœud d'embase pour que les filaments soit de longueurs uniformes. Il ne reste plus qu'à confier le résultat de votre travail à l'un des maître-artisans qui se charge de fignoler les détails de l'objet.

Le bambou est le matériau principal qui entre dans la fabrication des uchiwa.

La machine est adaptée aux droitiers mais un peu moins aux gauchers...

Le réglage précis de l'espacement de la lame permet de découper facilement les lamelles de bois.

Des gants sont mis à disposition des participants.

Cette étape demande un peu de force pour tordre le bambou.

Les papis démontrent leur dextérité aux participants mais aussi aux visiteurs de passage.

Les artisans apportent les finitions nécessaires pour avoir un rendu réussi.

Mon premier essai n'est pas particulièrement concluant mais fera tout de même l'affaire.

La perceuse est le seul outil moderne de l'atelier.

Cet orifice doit recevoir une tige de renfort en bois.

L'étape suivante consiste à encoller l'ossature et appliquer le papier dont vous avez choisi le motif au préalable. La bibliothèque de papiers est riche et vous y trouverez forcément quelque-chose qui vous plaira, que vous ayez une préférence pour un graphisme moderne ou au contraire le désir de donner un esprit très traditionnel à votre uchiwa.

Les papiers sont illustrés de décors colorés.

Avec les chaleurs de l'été, la colle sèche relativement vite.

On patiente quelques minutes le temps que la colle sèche ce qui donne l'occasion d'étudier le personnel à l'œuvre et leur technique de fabrication ancestrale. Aussi, on peut s'émerveiller devant les modèles terminés qui sont en vente dans l'espace boutique.

Quel plaisir de voir à l'oeuvre les artisans spécialisés dans la fabrication d'uchiwa !

La précision du geste est impressionnante.

Le bambou utilisé vient des alentours, c'est une production entièrement locale.

Il faut répéter les mêmes gestes des milliers de fois avant d'acquérir une parfaite maîtrise.

L'ossature de l'éventail doit être parfaitement lisse et sa forme homogène.

Les meilleurs artisans arrivent à produire entre 300 et 400 éventails par jour !

L'étape de la "torsion" requiert une certaine expérience.

L'atelier n'est pas très grand mais plutôt confortable.

L'outillage est parfois rudimentaire mais diablement efficace !

Cette mamie travaille avec une régularité stupéfiante !

Ce niveau de perfection demande de longues années de pratique.




La lame utilisée est affûtée comme un katana !

Chaque ossature est composée d'une trentaine ou quarantaine de lamelles selon les modèles.




Ici, on s'occupe des finitions.



Ces modèles de couleur bleu indigo sont absolument magnifiques !




L'atelier au premier plan, la boutique se trouve dans le fond.





Cet uchiwa est de taille gigantesque !

Il y a même des modèles destinées aux enfants.

Les éventails de toutes tailles et de toutes formes sont proposés à la vente.

L'uchiwa est un souvenir idéal à rapporter en France : il ne prends pas beaucoup de place dans la valise.






Il est alors temps de récupérer l'éventail et passer au découpage. On utilise un outil spécifique à lame incurvée que l'on presse sur l'uchiwa et que l'on frappe à l'aide d'un maillet de bois. Il ne reste plus qu'à peaufiner les finitions en appliquant sur tout le pourtour de la "voile" une bande de papier enduite de colle.

Il faut bien placer la lame incurvée pour que la découpe soit harmonieuse.



Pas besoin de taper fort, l'outil coupe comme une lame de rasoir !

Ces lamelles de papier seront collées sur le pourtour de la "voile".

L'horloge indiquant presque midi, l'un des papis enfila une tunique colorée et nous invita à le suivre. Il nous conduisit dans une annexe du château ou trônais au centre de la pièce un gros tambour. Nous avons alors eu la chance de sonner le "gong" de midi, une belle expérience que j'ai complètement raté parce que j'ai frappé comme une fillette bien trop faiblement et qui plus est, mal centré dans le bois et pas sur la peau ! Enfin bon, c'était tout de même très sympa.

Veuillez suivre le guide.


De la charpente au tambour, tout respire la robustesse.


Inutile de retenir sa force, il faut frapper vigoureusement le tambour.

Nous avons eu le droit à un petit cours historique fort intéressant.


Cette trappe est un système de défense. On pouvait projeter par la fente des pierres sur les assailants.


A notre retour à l'atelier, les uchiwa étaient prêts à être emportés. Nous avons salué l'équipe et sommes partis en quête d'un indispensable rafraîchissement au combini du coin. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié cette expérience, même si j'étais parfois un peu perdu et que je ne comprenais pas toujours les directives en japonais. Il faut dire que la fabrication n'est pas bien difficile mais je pense qu'une courte initiation théorique faciliterait la phase de pratique. Quoi qu'il en soit, si vous êtes de passage à Marugame, il serait bien dommage de rater cette originale activité !

Emballé, c'est pesé !

Et voilà le travail !

J'ai choisi un motif floral très traditionnel.

Pour participer au workshop Uchiwa Kobo Take, il faut réserver à l'avance. Il vous en coûtera 1000 Yens par personne. L'atelier, qui se trouve dans l'enceinte du château de Marugame à Kagawa, est ouvert tous les jours de l'année sauf le mercredi et le jour de l'an, de 10h à 16h30.


Uchiwa Kobo Take - うちわ工房竹
Ichibancho, Marugame, Préfecture de Kagawa 763-0025, Japon
https://www.my-kagawa.jp/point/401/
Tél : 0877-25-3882

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